Audrey Roncière et Baptiste Scarnera

Audrey Roncière

 

Audrey Roncière est née en 1970 à Neuchâtel, en Suisse.

Deux ans plus tard, la naissance prématurée d’un petit frère, vivant avec les séquelles physiques de cet atterrissage compliqué (une infirmité motrice cérébrale) l’a certainement prédestinée à travailler dans les soins.

Elle a passé son enfance dans un petit village de montagne où elle a développé un amour immodéré pour la nature, l’eau, les arbres, les minéraux et… pour une certaine forme de solitude.

La créativité a toujours fait partie de son monde. Son calme apparent dissimule un cerveau en ébullition, d’où les idées fusent dans un ordre très relatif.

En 1993, peu après avoir terminé sa formation d’infirmière, elle donne naissance à son premier enfant, Baptiste qui s’avérera être atteint d’une forme d’autisme sévère.

Quatre ans plus tard, naîtra Camille qui, elle aussi, sera concernée par le TSA (trouble du spectre autistique) lié, cette fois-ci, à un haut potentiel intellectuel. Nolan viendra enrichir la famille en 2008.

Quittant les soins infirmiers pour une approche plus holistique, Audrey Roncière se forme, puis travaille en tant que masseuse ayurvédique.

La radiesthésie entrera dans sa vie peu après, par le biais d’une amie. Tout d’abord quelque peu méfiante quant à cette pratique, elle l’apprivoisera et l’intégrera en partie dans ses soins.

En 2017, alors qu’elle utilise depuis quelques jours une planche de radiesthésie constituée des lettres de l’alphabet, elle reçoit, à distance, un message de Baptiste (qui vit depuis plusieurs années dans une institution spécialisée, relativement éloignée du domicile familial).

Il lui expliquera que sa conscience, libérée du carcan de son corps physique défectueux, est capable de voyager et de lui transmettre des messages.

C’est à sa demande qu’elle écrira en 2020, un premier livre Au-delà de l’autisme afin de permettre à ses lecteurs, d’envisager le monde, la vie, la différence, d’une autre manière.

Cette (re)connexion au monde subtil lui a offert une nouvelle vision du monde et elle se réjouit de partager à plus grande échelle les mots de Baptiste et, depuis peu, ses tableaux, son fils lui transmettant des images qu’elle peint pour et « avec » lui.

 

Baptiste Scarnera

ScarneraBaptisteSmallBaptiste est né à Lausanne en 1993. C’était un magnifique bébé, né à terme, sans complications particulières.

Il s'est vite avéré qu’il présentait des difficultés de développement. Nombre d’acquisitions, normalement faites durant la toute petite enfance, peinaient à voir le jour. Un retard de langage, des comportements particuliers nous ont rapidement inquiétés et nous avons alors consulté plusieurs pédiatres.

Peu avant les 3 ans de Baptiste, le CHUV à Lausanne a constaté qu’il faisait de nombreuses absences (état épileptique). Un premier traitement médicamenteux a été instauré. Celui-ci a été suivi par la mise en place des visites du « service éducatif itinérant », intervenant précocement à domicile. Ce furent nos premiers pas dans le monde de l’éducation spécialisée et, déjà, nous avons été extrêmement touchés par la gentillesse, le professionnalisme et l’implication de la personne encadrant notre fils.

Les années passant, est arrivé le jour où Baptiste aurait dû entrer à l’école ; c’est un établissement spécialisé qui l’a accueilli. Une petite classe de cinq à six enfants aux problématiques diverses, où Baptiste a fait ses premières expériences de vie en société, ses premiers apprentissages « scolaires », ainsi que ses premiers trajets en taxi (l’école étant relativement éloignée de notre domicile).

De 1995 à 1996, j’ai suivi une formation de sage-femme. Quelques mois plus tard naissait Camille, qui a rapidement dû composer avec ce grand frère quelque peu « spécial ».

Un diagnostic relativement tardif d'autisme est tombé à l'aube de ses 6 ans et Baptiste a rejoint, l’année suivante, une école spécialisée. Structure qu’il fréquentera durant sept ans. Ces années ont été très riches en rencontres, en apprentissages, en partage, en soutien. De belles personnes prenant soin de belles personnes. Nous nous y sentions comme en famille, une famille atypique, originale, mais si pleine d’amour, de tolérance, de respect.

Durant cette période, Baptiste a pu intégrer, parallèlement, une école « ordinaire » pour deux cours de dessin par semaine. De jolis échanges ont eu lieu entre les enfants des deux établissements, des deux « mondes ».

Entre 2003 et 2005, j’ai organisé à notre domicile des séances de thérapie par le jeu interactif, encadrées par une équipe de bénévoles hors pair. Ces moments ont contribué à la progression, la socialisation de Baptiste et nous ont appris à développer de nombreux talents créatifs, un certain lâcher-prise, offert des rires, de la joie… Un bel esprit de groupe autour d’un enfant, je remercie chacun(e) !

2007 : année de bouleversements. Baptiste a changé d’institution et parallèlement, son papa et moi nous sommes séparés. Nous avons déménagé. Baptiste et Camille ont dû apprivoiser un nouveau lieu de vie, un nouveau compagnon pour leur maman et, une année plus tard, la naissance d’un petit frère, bien vif et expressif.

Bien que certaines périodes aient été plus faciles que d’autres, l’adolescence de Baptiste a été marquée par l’aggravation des troubles du comportement et l’avènement de crises d’une extrême violence.

Baptiste a intégré l’internat de son institution à sa demande, à l’âge de 21 ans. C’est là qu’il vit et travaille, depuis maintenant neuf ans.

 

Ils en parlent

 

Stéphane Allix

À propos de : Un pont entre nos mondes

 Ce livre est merveilleux, sensible, surprenant  et si riche d’enseignements.